CHILE

Salar, sable et grands espaces // De La Paz à Colchane

Après quelques jours de repos dans la casa de ciclistas de Lapaz, nous reprenons la route en direction du "Parque Nacional Sajama" et son volcan du même nom.  La météo est incertaine, un soir une grosse grêle se déchaîne sur notre tente, j'ai pensé un moment qu'elle n'allait pas tenir le coup. Juste avant de quitter l'asphalte pour la piste menant à Sajama, nous tombons sur Johannes et Lindsy. Nous roulerons ensemble pendant plus d'une semaine. A Tambo Quemado, un village frontière très moche, nous faisons le plein de vivres pour 5 jours afin de préparer la traversée "Parque Nacional Lauca" (Chili) . Le lendemain, nous passons la frontière chilienne par Chungara. A la douane, nos sacoches passent par un scanner, fruits et légumes sont interdits. Nous le savons et c'est embêtant car il n'y a rien à acheter du côté chilien. Au menu ces prochains jours (je ne le sais pas encore mais ce sera disette pendant 3 semaines): Poridge le matin, mayonnaise thon et biscotte à midi, pâtes le soir et beaucoup de biscuits.

 

De Chungara, nous quittons l'asphalte pour une bonne piste à travers le désert. Les nuages ont laissé place à une toile toute bleue, c'est magnifique. La  vue sur les volcans (Parinacota et Pomerape entre autres) nous accompagne pendant de nombreux kilomètres. Nous prenons un bain dans les eaux très chaudes de "Chiriguala" (mais nos habits et nos linges puent tjs le soufre 3 semaines après) et dormons dans une petite maisonnette. C'est un peu Lavey les bains juste pour nous... Nous faisons le plein d'eau dans le petit hameau de Guallatire avant de camper 17 km plus loin. Nuit froide, le thermomètre indique -10 dans la tente et -17 dehors au petit matin. J ai pris l'habitude de mettre toutes les batteries dans mon sac de couchage, il n'y a pas de  prises dans le désert et comme j'aime bien faire un tas de photos... 

 

La journée commence par 20 km de montée avant d'aperçevoir le lac salé de Surire. Magnifique! Nous dînons au poste de contrôle de Chilacaya où les policiers nous offrent de l eau potable (rare), du pain (rare aussi)  et une place à l'ombre (eh oui, tout aussi rare.) La piste le long du lac se dégrade et nous poussons nos vélos dans le sable. Je propose de couper par  le lac pour rejoindre en face  les "Termas de Polloquere". C'est une mauvaise idée car le lac n'est pas tout à fait sec et nous poussons à nouveau nos vélos sur le sel humide... Finalement nous atteignons les bains thermaux au coucher du soleil. Flurina se baigne dans l'eau bien chaude (mais qui pue le soufre)  alors que je n'ose pas imaginer enlever ma doudoune par ce froid. Le lendemain nous quittons le salar par un col (4700m) avant de redescendre sur Mucomucone, un village abandonné avec ses ruines qui font bien l'affaire pour protéger la tente du vent. C'est à court de nourriture que nous atteignons le petit village de Enquelga, bien heureux de trouver un petit shop et de l'eau potable. Après une petite baignade dans les eaux thermiques du village (c'est dimanche et pour une fois nous partageons les bains avec les locaux), nous roulons jusqu'à Colchane, nous retrouvons un belle route asphaltée pour quelques kilomètres. Colchane est un village frontière se situant à 2 km de la Bolivie. Il n'y a rien à faire dans ce bled mais nous faisons un jour de pause. Le programme des jours suivants ne sera pas de tout repos avec la traversée des salars de Coipasa et de Uyuni puis la routes des lagunes qui sera encore plus difficile qu'annoncée. Bref de quoi écrire un autre article qui devrait suivre tout prochainement.

Sam

 

Route: La Paz - Patacamaya - Sajama - Tambo Quemado - Parque Nacional Lauca (Chili) - Termas de Chiriguala - Guallatire - Termas de Polloquere - Mucomucone - Colchane

9 jours - 513 km

 

posted @ km 20'096

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Paso Jama - De San Pedro de Atacama à Salta // Chili et Argentine, pays 14 & 15

Chili et Argentine. Pays 14 et 15. La traversée de la Bolivie par le sud-ouest (Sud Lípez) demande beaucoup de forces (physiques et mentales). A « Hito Cajon » (frontière Bolivie-Chili), nous hésitons à prendre directement la route pour l'Argentine via le "paso de Jama". Finalement, nous optons pour San Pedro de Atacama (Chili), se situant 42 km plus l'est, et 2000 mètres plus bas. Une sacrée descente sur un bitume fantastique. Après 700 km de piste et de sable, quel bonheur! San Pedro de Atacama (2440m) est une oasis se situant en plein désert. Très touristique mais agréable. Le climat est doux, les gens se promènent en short et t-shirt, quel contraste avec les températures négatives durant les nuits passées sous tente dans le Sud Lípez ! Nous passons 4 jours chez Carlos (warmshowers), qui nous accueille très chaleureusement. Il y a un tas d'activités à faire dans les alentours proposées par les nombreuses agences touristiques. Fatigués, nous nous contentons de boire de bons petits cafés, mettre à jour le blog, manger l'excellente baguette de la boulangerie française (aussi bonne qu'à St-Cyr si pas meilleure), faire notre lessive et la maintenance habituelle à nos vélos. Nous faisons également la rencontre de Marion et Jean-Baptiste, un couple français qui à traversé pendant plus de 40 jours le désert de Sajama à San Pedro mais... à pied!! A lire, le récit de Marion vaut vraiment la peine!


Une fois remis d'aplomb, nous prenons congé de Carlos (très grand MERCI) et repartons pour l'Argentine (la côte nord du Chili nous attire moins). Pas très enthousiasmé à l'idée de remonter les 42 km à vélo jusqu'à Hito Cajon, je demande au premier camion s'il serait possible d'embarquer nos vélos. Marcelo, le chauffeur, accepte volontiers et une heure plus tard nous nous retrouvons exactement à la même intersection que 5 jours auparavant, à plus de 4500 mètres. Il fait froid. La route est en bon état et nous franchissons le "Paso de Jama" (4850 m) sans problème. Tout est plus facile sur l'asphalte. La frontière Chili/Argentine à Jama est moderne. Nous obtenons un droit de séjour de 90 jours, une formalité. (Info pour les cyclistes: il y a depuis peu aussi une migration chilienne à Jama, pas besoin de passer par San Pedro.) Et hop, nous voilà en Argentine, pays numéro 15! Même s'il reste bien 5000 km jusqu'à Ushuaïa, notre destination, nous nous rapprochons quand même de la terre de feu, petit à petit... Peu après le passage à la douane, nous tombons sur Sebastián, un jeune cycliste équatorien rencontré une première fois chez Carlos. Si les cyclistes européens sont très présents sur les routes d'Amérique du Sud, il est plus rare de rencontrer des voyageurs à vélo venant d'Equateur, du Pérou ou de la Bolivie.


Quebrada de Humahuaca
Quebrada de Humahuaca

Nous passons notre première nuit en Argentine dans les ruines d'une petite maison construite en briques de terre. Il y a juste 2 pièces, une pour la tente de Sebastián, une pour la nôtre. C'est une bonne protection contre le vent. Nous sommes tout de même toujours  à plus de 4000 m et les nuits sont fraîches. Le lendemain, nous atteignons le petit village de Susques, le "Padre" nous accueille dans sa paroisse au murs décorés de dessins d'enfants. C'est aussi l'occasion de se ravitailler en eau et nourriture. Nous faisons le plein pain, fruits, légumes, chocolat, biscuits... Nous quittons Susques et traversons quelques canyons avant d'atteindre le lac salé de "Salinas Grandes" (3420 m). Il pleut, le ciel est noir et des éclairs déchirent le paysage à l'horizon. Nous trouvons refuge dans une bâtisse en sel dans la mine de « Guayatayoc ». Au petit matin, soleil radieux. Nous passons le col "Cuesta de Lipez" (4170 m) et filons à toute allure jusqu'à Purmamarca (2330 m). 35 km de folle descente où les freins ont chauffé bien plus que les roulements de nos pédaliers. Purmamarca est très touristique, et pas vraiment sympathique à mon avis. Nous trouvons un camping et c'est l'occasion de prendre la première douche depuis San Pedro (5 jours), toujours un grand moment. Nous quittons Purmamarca et ses impressionnantes falaises colorées pour atteindre 3heures plus tard (ça descend encore...) la casa de ciclistas de Jujuy. Il fait très chaud. Il est encore tôt et nous décidons de visiter le centre ville. Ici, j'ai l'impression de marcher dans la zone piétonne d'une grande ville d'Europe. Les locaux boivent leurs cafés en lisant le journal, dehors sur les petites tables des bistrots... Encore une étape nous sépare de Salta. 100 km. De Jujuy, nous prenons la route national 9 en direction de « El Carmen », puis nous traversons une belle et grande forêt sans trafic. Je me sens bien dans cette verdure après tous ces jours de désert ! Salta est une grande ville (plus de 500'000 habitants) à découvrir ces prochains jours.


Route: San Pedro de Atacama - Paso de Jama - Susques - Salinas Grandes - Purmamarca - San Salvador de Jujuy - Salta // 553 km, 7 days

posted @ km 20'649

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Paso de Agua Negra - Les Andes d'Est en Ouest

Flurina me répète souvent que les chemins les plus difficiles sont aussi les plus beaux. Cela allait se confirmer une nouvelle fois avec le passage du col  "Paso de Agua Negra". Situé à 4780 mètres, nous pédalons à une altitude proche de celle du Mont Blanc. C'est la première fois que nous traversons les Andes d'Est en Ouest, de l'Argentine au Chili. Nous quittons San José de Jachal (1000 m d'altitude) en compagnie de Mark (Angleterre) et Carwyn (Écosse). Soleil radieux et chaleur pas possible. Après une petite étape nous menant à Rodeo, nous faisons le plein de vivres à Las Flores, dernier ravitaillement possible pour les prochains jours. La migration (pour l'Argentine) se trouve également à Flores, les formalités sont vite réglées. Une longue route droite et monotone (30 km) nous mène directement aux pieds des Andes. Nous installons notre campement à 3100 mètres d'altitude, 3 km après le poste de police. C'est un bonne place  pour passer la nuit. Le ruisseau fait office de douche bien que l'eau soit terriblement froide. Mark trimbale une guitare sur son vélo. Jukebox. Il est capable de jouer tous les hits que nous lui proposons. Alors on s'amuse... nous passons en revue les années 90 principalement et bien plus (Beatles, U2, Coldplay, Bob Marley, Supergrass, Hilsong, Radiohead, Oasis, ...) Mark fait ce qu'il veut avec sa guitare, impressionnant. Le lendemain nous sommes sur nos selles à 8h00. l'asphalte laisse place à une piste en plus ou moins bon état. Ça monte. Par endroit, c'est vraiment raide. 17h00 et il reste 12 km jusqu'au sommet. Nous décidons de continuer et c'est peut-être une erreur. A partir de 4000 mètres, le manque d'oxygène se fait sentir, la fatigue aussi. Heureusement, les paysages sont magnifiques et je suis heureux de revoir de la neige de près. Il est passé 20 heures quand nous atteignons le sommet et la température est passée en dessous de 0 degrés. L'eau commence à geler dans nos bouteilles. Nous redescendons du côté chilien et trouvons une bonne place pour planter la tente proche de la première source d'eau, vers 4100 mètres. Il fait nuit, froid. Je lève la tête, la toile étoilée dans le ciel obscur offre un spectacle saisissant. Grosse journée. Mon compteur indique 8h40 de pédalage, un record.

Sur la route du "Paso Internacional de Agua Negra"
Sur la route du "Paso Internacional de Agua Negra"
Il fait froid la haut. Flurina quelques kilomètres avant le col.
Il fait froid la haut. Flurina quelques kilomètres avant le col.

Au petit matin, nous découvrons le paysage du côté chilien qui est encore plus impressionnant que son voisin argentin, à mon avis. Nous passons la douane chilienne en fin d'après-midi et retrouvons l'asphalte. 40 km de descente contre le vent plus tard, nous nous arrêtons dans le premier (et le seul) petit magasin du village de Huanta. Nous campons dans le jardin des très aimables propriétaires. Plus qu'une journée nous sépare de La Union, 0 mètre, au bord de l'Océan. S'il suffit de deux jours pour traverser le Chili à vélo d'est en ouest, c'est une autre histoire du nord au sud.

Sam

Route: San José de Jachal - Rodeo - Las Flores - Paso del Agua Negra - Huanta - La Serena // 473 km, 5 days

posted @ km 22'252

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One minute on the road with buerkis #9

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La Route des Sept Lacs

San Martin de Los Andes (Argentine) est un village touristique, un peu l'équivalent de Gstaad en Suisse. Assez chic donc mais l'endroit se prête bien pour passer Noël, dans une ambiance toute britannique en compagnie de Mark et Carwyn. Nous laissons nos fesses au repos pour quelques jours avant de remonter sur nos selles, direction Puerto Montt (Chili) via la route des 7 lacs. C'est joli mais il y a pas mal de trafic, c'est la période des vacances et ça se ressent. Nous passons une nuit au bord du très beau lac Villarino, dans un camping gratuit un peu bruyant. A Nahuel-Huapi, nous faisons la connaissance de deux cyclistes habitant Buenos Aires. Nous parlons de la situation économique du pays, qui connaît une très grande inflation. Les prix indiqués dans le Lonely Planet de 2013 ont carrément doublé. Un US$ vaut moins de 9 pesos officiellement, alors qu'il s'échange facilement entre 12 et 13 pesos au marché noir (voir blue dollar). Au plus fort de la crise le pays a connu 5 présidents en moins de deux semaines fin 2001.

Lago Villarino
Lago Villarino

Le col “Paso Cardenal Antonio Samoré” (1300 m) nous conduit au Chili pour la 4ème fois déjà! Après une grosse pluie, nous passons la douane sans problème avant de demander la permission de planter la tente dans une ferme, au bord du lac Puyehue. Les propriétaires nous accueillent très chaleureusement avec thé, biscuit et confiture maison. Nous dormons dans un champ avec une trentaine de moutons. Au petit matin, nous sommes invités pour un copieux petit déjeuner avec de bons produits frais de la ferme. Un bonne surprise. Nous repartons une nouvelle fois reconnaissants d'avoir reçu une telle hospitalité. Nous faisons le plein de vivres à « Entro Lagos », campons au bord du lac Llanquihue. Nous rejoignons Puerto Montt après une dernière étape de 80 km sous la pluie. Nous sommes bien contents de retrouver Mark et Carwyn dans l' « Hostal Suiza », une auberge appartenant à Walther, un bernois qui nous accueille avec un « Herzlich Willkommen ». C'est la 31 décembre, nous sommes les seuls hôtes et nous passons nouvel-an avec la famille de Walther. Barbecue et bonne humeur mais je me réjouis de retrouver un lit afin de rejoindre les bras de Morphée, la pluie et le froid ayant accentué la fatigue. Puerto Montt n'est pas une jolie ville mais c'est le point de départ de la fameuse Careterra Austral, une route qui nous réserve bien des surprises. Dans mon prochain article, je vous raconterai comment la marée haute nous a surpris en pleine nuit et également pourquoi il est important de toujours porter un casque. Sam

 

Route: San Martin de Los Andes – Lago Villarino – Lago Nahuel-Huapi - Paso Cardenal Antonio Samoré – Entre Lagos - Ensenada – Puerto Montt // 363 km, 5 days

posted @ km 23'239

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One minute on the road with buerkis #10

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La Carretera Austral, 1ère partie - Marée haute et accident

Il est environ une heure du matin quand Flurina me réveille, mentionnant un problème d'eau dans la tente. Je me retourne, un peu irrité d'être dérangé dans mon sommeil pour une bouteille probablement mal fermée. Mais la voix de mon épouse laisse entendre un problème plus grave... Soudain, je réalise la situation. Nos matelas flottent sur 10-15 centimètres d'eau. Nous avons planté la tente au milieu de nulle part à 400 mètres de l'Océan Pacifique, nous nous trouvons à présent submergés. Je réveille tout de suite Carwyn qui dort paisiblement sur un lit aquatique. Il faut faire vite, l'eau continue de monter dangereusement. Je sors de la tente, c'est un désastre. Tout est inondé. Je cherche mes chaussures qui flottent quelque part. Il y a un petit talus à quelques mètres encore au sec, nous rassemblons tout notre matériel, je pousse les vélos dans l'eau, dans l'océan, cela parait irréel... Nous nous trouvons à présent sur un petit îlot mais pour combien de temps encore? Il faut rejoindre la terre ferme à 200 mètres environ. Ce n'est pas simple, il faut traverser ce qui ressemble maintenant à un fleuve, l'eau arrive aux genoux. Nous poussons nos vélos, péniblement. l'eau est froide, je suis à pieds nus. Une fois nos vélos en sécurité, il faut revenir chercher le reste du matériel. Le niveau de l'eau atteint 40 cm à l'endroit ou se trouvait les tentes. Le pire est passé mais nous sommes trempés, il est 2 heures du mat. Situation pour le moins inconfortable. Heureusement, le soleil brille au petit matin et nous pouvons tranquillement sécher tout notre matériel. Nous n'oublierons pas cette première nuit le long de la Carretera Austral !

Première nuit sur la Carretera Austral, le long de la côte entre Contao et Hualaihué. La marée haute est venue nous surprendre (10-40 cm d'eau) à 1h30 du matin.
Première nuit sur la Carretera Austral, le long de la côte entre Contao et Hualaihué. La marée haute est venue nous surprendre (10-40 cm d'eau) à 1h30 du matin.

Longue de 1300 km, cette route à été construite à la fin des années 70 sous le régime militaire de Pinochet. L'objectif était de relier par voie terrestre chilienne la région de Aisén sans passer par l'Argentine. Plus de 10'000 soldats participèrent aux travaux. Aujourd'hui, certains tronçons sont asphaltés mais c'est une piste plus ou moins en bon état sur la la majeure partie. Nous campons toutes les nuits, il n'est pas toujours facile de trouver un endroit pour planter la tente à cause des nombreux fils barbelés. Nous demandons parfois la permission dans les fermes des environs et recevons généralement une bonne hospitalité. Par exemple, juste après Puhuhapi, il pleut des cordes et nous trouvons refuge dans l'ancienne maison (ruine) appartenant à un couple d'un âge avancé. C'est beau, juste au bord d'une fjord. Après Puhuhapi, il a une section en travaux, une bonne montée puis une très raide descente sur une piste en mauvais état (trous, gros cailloux). Je roule un peu vite, ma roue avant se bloque dans une ornière. Je suis éjecté de ma bicyclette, vol plané. Ma tête heurte une pierre, j'entends le bruit du choc sur le casque. J'ai des égratignures, rien de trop grave, ma jaquette gore-tex est déchirée. Nous campons dans un champ, je lave mes blessures à l'eau tiède, Flu désinfecte tout ça. Nous atteignons Coihaique (la plus grande ville le long de la Carretera Austral) 2 jours plus tard où nous logeons chez Betty et Troy (warmshowers). Troy est guide de pêche, il me donne 2-3 tuyaux bien utiles pour la suite...

Bien à vous, Sam

Commencée en 1976 sous le régime militaire d'Augusto Pinochet, la Carretera Austral relie Puerto Montt à Villa O'Higgins. Le point bleu, c'est moi.
Commencée en 1976 sous le régime militaire d'Augusto Pinochet, la Carretera Austral relie Puerto Montt à Villa O'Higgins. Le point bleu, c'est moi.

Route: Puerto Montt – Contao – Hualaihué (coast road) - Caleta Gonzalo – Chaitén - Lago Yelcho - Villa Maniguales – Coihaique (old road) // 623 km, 11 days + 1 day off.

posted @ km 23'586

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Die perfekte 3-Tages Wanderung Cerro Castillo

Drei Tage im Massiv des Cerro Castillo. Sonnenschein pur. Perfekte Aussicht. Grossartiges Abenteuer.
Drei Tage im Massiv des Cerro Castillo. Sonnenschein pur. Perfekte Aussicht. Grossartiges Abenteuer.
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Carretera Austral // Ride - Camp - Fish - Feast

Spontan entscheiden wir am Rio Muerto (toter Fluss) einen kurzen Stopp einzulegen und die Fischerrute auszuwerfen. Ich schaffe es gerade noch bis zum Ufer zu gelangen da ruft mir Sam zu, dass was gebissen hat. Sam zieht eine grosse Forelle an Land. Wow wir sind überrascht und ein bisschen überfordert. Stolz und überglücklich schwingen wir uns wieder aufs Rad. Mit dem 4-5 Kilo schweren Fisch fliegen wir nur so dahin und erreichen Puerto Rio Tranquillo am späteren Nachmittag. Trotz Feuerverbot bekommen wir die Erlaubnis der netten Campingbesitzerin den Fisch auf dem Feuer zu braten. Der frische Fisch schmeckt super! In einer 6-Gruppe verlassen wir den kleinen Ort und fahren nur gerade 20 km bis zum ersten Campspot am Lago General Carrera. Voller Hoffnung machen sich die Jungs bereit zum Fischen. Und hopp wieder beisst eine Forelle an Sams Angel. Bon Appetit. Am darauf folgenden Tag gleiches Szenario: fahren, campen, fischen, Festmahl! 

Toter Wald.
Toter Wald.

Auf den letzten 100 km der Carretera Austral kommt die Wildnis Patagoniens am besten zur Geltung. Wir geniessen die quasi Autofreiezone. Die nur mit Fähre zugängliche Strasse führt entlang breiter Flüssen, Wasserfällen, blauen Seen und weiss schimmernden Gletschern. Adler gleiten über unseren Köpfen dahin, die Atmosphäre ist mystisch. Vincente ein einsamer alter Mann lädt uns in seine bescheidene Hütte ein. Er freut sich über die Gesellschaft in seiner "Stube" am offenen Feuer. Der vom Leben gezeichnete Mann wählte die Abgeschiedenheit. Mit dem Land das er besitzt hat er noch viel vor. Er will Tiere kaufen und andere Investitionen tätigen. Aber dazu braucht er Hilfe und Gesellschaft betont er bewusst.

Sonnenuntergang in Villa O'Higgins der vorläufigen Endstation der Carretera Austral.
Sonnenuntergang in Villa O'Higgins der vorläufigen Endstation der Carretera Austral.

Knapp einen Monat verbrachten wir auf der Carretera Austral in Chile. Die Strasse wurde im Auftrag von Dikator Pinochet gebaut und ist heute die wichtigste Verbindung von Norden nach Süden. Die guten Versorgungsmöglichkeiten und die einfache Zugänglichkeit machen die Fahrt durch Chiles Patagonien zu einem Velotraum. Täglich trafen wir auf Fahrradfahrer aus aller Welt. Zum Beispiel: Jean (Frankreich), 68 Jahre alt ist zusammen mit seiner Frau auf einem Tandem unterwegs von Buenos Aires-Ushuaia-Santiago. Noel (USA) fuhr mit seinem Fahrrad bereits von Europa nach China. Auch viele Chilenos wie Carlos mit Sohn und Freund schwingen sich in der Ferienzeit aufs Velo. 

Gletscher O'Higgins
Gletscher O'Higgins

Ohh Gletscher O'Higgins

Kurz vor der argentinischen Grenze erstreckt sich auf dem riesigen Gletscherfeld Campo Hielo Sur der O'Higgins Gletscher. Der nur mit dem Boot zugängliche Gletscher erstreckt sich auf über 2 km breit in den O'Higgins See. Wir verlassen Villa O'Higgins mit dem Boot. Auf Seekrankheit nicht gefasst, stürzte ich mich ins Unglück. Eine Stunde lang schaukelte das Boot über die raue See. Etwas bleich im Gesicht aber wieder gefasst, lasse ich die riesige Gletscherwand auf mich wirken. Das die Rückfahrt noch schlimmer wird, wusste ich zu diesem Zeitpunkt nicht. Nach über sechs Stunden konnte ich auf argentinischem Boden mit weichen Knien das Schiff endlich verlassen. Mit Blick über den See, in guter Gesellschaft und mit der zurückgefundenen Farbe im Gesicht lassen wir den Abend gemütlich auf dem kleinen Campingplatz ausklingen. 

posted @ km 24'234

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Un petit tour à El Chaltén et puis s'en vont

Villa O'Higgins, dernière localité chilienne située tout au sud de la Carretera Austral, est un petit patelin sympathique dans lequel nous passons quelques jours de repos forcé en attendant le prochain ferry disponible. Pour rejoindre El Chaltén en Argentine, c'est un peu folklorique. Il faut traverser deux lacs séparés par un chemin (sentier) de 22 kilomètres. Possible seulement à pieds ou en vélo, cet itinéraire offre de beaux paysages (lacs, rivières, forêts) au cœur de la Patagonie. Nous quittons la terre ferme (port de Bahamondez situé à 7 km de Villa O'higgins) et naviguons dans les eaux agitées du lac O'Higgins. Après la visite du glacier O'Higgins, nous débarquons, un peu pâles je l'avoue, a Candelario Mancilla. C'est un petit port avec pas grand-chose si ce n'est un camping proche d'une ferme. Nous sommes 7. L'empire britannique (Mark, Carwyn et Andy), l'empire américain (Carson et Matt) et nous. Les vaches se baladent entre nos tentes, l'endroit est joli et offre une belle vue sur le lac O'higgins. Le lendemain, nous passons par une toute petite douane (Carabineros de Chile), nos passeports reçoivent un nouveau tampon, nous quittons le Chili pour la 4ème fois.


La piste menant en Argentine se transforme en petit sentier de forêt sur les derniers kilomètres. De temps à autre, il faut porter nos vélos et décrocher nos sacoches. Rien de si difficile finalement. D'après les divers récits que nous avions lus nous nous attendions à pire. C'est même agréable car il n'y a aucun véhicule et pour une fois c'est assez sauvage. Nous décidons de camper au bord du « Lago del Desierto » et de traverser ce lac en bateau le lendemain, afin de profiter de l'endroit et de la vue sur un certain Fitz Roy, au loin. Il n'y a pas de camping officiel mais les gardes-frontières (Argentins) nous laissent camper sans histoire. Le soir, le site se remplit avec les tentes des nombreux « backpackers », nous ne sommes évidemment pas les seuls à traverser cette frontière.

Vue du Fitz Roy depuis le "Lago del Desierto"
Vue du Fitz Roy depuis le "Lago del Desierto"

Il est déjà 11h lorsque nous embarquons pour la traversée du lac (50 minutes). Nous pédalons ensuite les 40 kilomètres de bonne piste jusqu'à El Chaltén, où nous frappons directement à la porte de la célèbre « casa de ciclistas ». Florencia, la propriétaire, nous accueille tout sourire. Ici, un tas de cyclistes s'entassent dans le jardin. Il reste toujours un petit coin pour monter la tente même si c'est un peu un « tetris ». El Chaltén est connu pour le trekking et nous organisons une petite randonnée de deux jours dans le parc national. Les deux vedettes s'appellent Fitz Roy et Cerro Torre. Malheureusement pour nous la météo n'est pas vraiment de la partie, c'est couvert et nous devinons à peine ces deux géants derrière les nuages. Je suis un peu déçu mais pas démoralisé. De retour à El Chaltén, j'essaye un Fatbike. Vous ne savez pas ce que c'est ? Regardez la photo Nr. 16. Je vous laisse deviner de quel pays vient son propriétaire :-) Dans la catégorie vélo non conventionnel, je vous invite à visiter la page de Anne-Claire et Romain (voyageant en « Pino ») et ainsi que de Jordy et Charlot (Le tandem d'un rêve). Nous laissons derrière nous El Chaltén, ses nombreux touristes, ses prix exorbitants et ses belles montagnes pour continuer notre périple direction la Terre de Feu. Il paraît que là-bas, le vent souffle terriblement, il fait froid et le paysage désertique n'offre pas grand divertissement. Pourtant, Ushuaia, cette destination si lointaine se rapproche petit à petit...

posted @ km 24'895

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Tierra del Fuego // Feuerland. Am Ende aller Strassen.

Auf einen Schlag drehte sich das Blatt, die Berge waren plötzlich weit entfernt und vor uns lag die Pampa. Die wüstenartige Landschaft ist flach, der Wind fegt stürmisch in den Südwesten und Häuser gibt es nur sehr wenige an den Strassenränder. Nach 110 km Kampf mit dem seitlichen Westwind, der uns gefährlich immer wieder in die Strassenmitte drängte, fanden wir in einem Tunnel Schutz vor Wind und Kälte. Das Zelt passte da nicht rein. Also legten wir unsere Matten direkt auf den Boden. (Nicht das ich das sehr angenehm fand. Geschlafen habe ich aber nicht schlecht.) Von den ca. 300 km nach Rio Gallegos, haben wir die letzten 100 km in einem Pick-up hinter uns gebracht. Carlos und Carlos, beide Arbeiter der Petrolfirma, haben uns überholt und sind plötzlich zurückgekehrt um uns zu fragen, ob wir nach Rio Gallegos mitfahren wollen. Das schlugen wir natürlich nicht aus! Nach einem Ruhetag, überquerten wir schlussendlich zum letzten Mal die Grenze zurück nach Chile für knapp 200 km. Die Carabineros (Chilenische Polizei) verwöhnten uns mit frischem Brot, Kaffee und Tee. Genial. Unser Weg führte nun nach Feuerland. Zwischen uns lag noch die Magellanstrasse. Diese überquerten wir mit einer Gratis-Fähre und somit erreichten wir die grosse Insel Tierra del Fuego (Feuerland) nach nur zwanzig Minuten.

Der nördliche Teil Feuerlands war wie erwartet flach, windig und nicht wirklich interessant. An der Strasse fanden wir verschiedene Unterkünfte für die Arbeiter der Petrolindustrie. Eine Nacht verbrachten wir in einer Garage. Die Arbeiter nebenan offerieren uns ihr Container für frisches Trinkwasser und zur Benützung der Toilette. (Anscheinend gibt es hier noch Petrol für die nächsten 20 Jahre und dann ist Schluss.) Die erste grössere Stadt war Rio Grande zurück auf argentinischem Territorium. Wir setzten zum Schlussspurt an. Jetzt war es nicht mehr weit. So traten wir also in die Pedalen und kamen der Ziellinie Ushuaia in grossen „Umdrehungen“ näher. 100 km vor Ushuaia stoppten wir in der Bäckerei und Casa del Ciclista von Emilio. Er stellte uns sein Gymraum zur Verfügung und so schliefen wir mit ca. 12 anderen Radlern im kalten Kellerraum neben Nestle Schockoladenpulver und Muskelgeräten. Die letzten Kilometer gingen wir dann sehr gemütlich an. Bereits nach der Hälfte streckten wir unsere Beine, in einem verlassenen Holzchalet am schönen Escondidasee, in die Höhe. Ein Polizist der nahegelegenen Polizeistation kam uns noch "Gute Nacht" sagen. (Ich hatte schon Angst der wirft uns aus unserer Hütte.) Die Landschaft änderte sich. Endlich fuhren wir am nächsten Morgen durch die schöne Bergwelt am südlichsten Zipfel Amerikas. Der Moment als wir das Tor Ushuaias sehen, liess uns nicht wirklich zur Ruhe kommen. Ein Foto und weiter ging es ins Zentrum der Kleinstadt.  Die Stadt überrumpelte mich und ich wollte einfach weiter. Das Ende der Strasse zog mich an. Nach ein paar Überredungskünsten überzeugte ich Sam davon, gleich weiter zu fahren. Rein in den Nationalpark Tierra del Fuego. Es regnete und plötzlich war ich unsicher ob das die richtige Entscheidung war und ob es nicht gemütlicher wäre im Hostel als im Zelt? Wir bezahlten die Gebühr für den Park und stoppten noch bei der Hütte der Grenzpolizei um die Flaschen zu füllen. Zur Abwechslung hatte es aufgehört zu regnen und die Sonne schickte ab und zu einen Strahl durch die schnell vorbeiziehenden Wolken. Das Ende der Route 3 wird mit einem grossen Schild markiert. Weiter geht’s nicht. Die vielen Touristen schiessen hier Erinnerungsfotos. Natürlich auch wir. Und das ist unser Foto:

Von Alaska nach Ushuaia, 24'861 km.
Von Alaska nach Ushuaia, 24'861 km.

Warum der südlichste Fuchs der Welt Schweizer Polenta mag, unser Zelt im südlichsten Abfallkorb gelandet ist und wie es in der südlichsten Stadt der Welt sonst so zu und her ging, erzählt euch Sam in ein paar Tagen hier. Viele Grüsse Flu

posted @ km 24'895

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One minute on the road with buerkis #11

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