Il est environ une heure du matin quand Flurina me réveille, mentionnant un problème d'eau dans la tente. Je me retourne, un peu irrité d'être dérangé dans mon sommeil pour une bouteille probablement mal fermée. Mais la voix de mon épouse laisse entendre un problème plus grave... Soudain, je réalise la situation. Nos matelas flottent sur 10-15 centimètres d'eau. Nous avons planté la tente au milieu de nulle part à 400 mètres de l'Océan Pacifique, nous nous trouvons à présent submergés. Je réveille tout de suite Carwyn qui dort paisiblement sur un lit aquatique. Il faut faire vite, l'eau continue de monter dangereusement. Je sors de la tente, c'est un désastre. Tout est inondé. Je cherche mes chaussures qui flottent quelque part. Il y a un petit talus à quelques mètres encore au sec, nous rassemblons tout notre matériel, je pousse les vélos dans l'eau, dans l'océan, cela parait irréel... Nous nous trouvons à présent sur un petit îlot mais pour combien de temps encore? Il faut rejoindre la terre ferme à 200 mètres environ. Ce n'est pas simple, il faut traverser ce qui ressemble maintenant à un fleuve, l'eau arrive aux genoux. Nous poussons nos vélos, péniblement. l'eau est froide, je suis à pieds nus. Une fois nos vélos en sécurité, il faut revenir chercher le reste du matériel. Le niveau de l'eau atteint 40 cm à l'endroit ou se trouvait les tentes. Le pire est passé mais nous sommes trempés, il est 2 heures du mat. Situation pour le moins inconfortable. Heureusement, le soleil brille au petit matin et nous pouvons tranquillement sécher tout notre matériel. Nous n'oublierons pas cette première nuit le long de la Carretera Austral !
Longue de 1300 km, cette route à été construite à la fin des années 70 sous le régime militaire de Pinochet. L'objectif était de relier par voie terrestre chilienne la région de Aisén sans passer par l'Argentine. Plus de 10'000 soldats participèrent aux travaux. Aujourd'hui, certains tronçons sont asphaltés mais c'est une piste plus ou moins en bon état sur la la majeure partie. Nous campons toutes les nuits, il n'est pas toujours facile de trouver un endroit pour planter la tente à cause des nombreux fils barbelés. Nous demandons parfois la permission dans les fermes des environs et recevons généralement une bonne hospitalité. Par exemple, juste après Puhuhapi, il pleut des cordes et nous trouvons refuge dans l'ancienne maison (ruine) appartenant à un couple d'un âge avancé. C'est beau, juste au bord d'une fjord. Après Puhuhapi, il a une section en travaux, une bonne montée puis une très raide descente sur une piste en mauvais état (trous, gros cailloux). Je roule un peu vite, ma roue avant se bloque dans une ornière. Je suis éjecté de ma bicyclette, vol plané. Ma tête heurte une pierre, j'entends le bruit du choc sur le casque. J'ai des égratignures, rien de trop grave, ma jaquette gore-tex est déchirée. Nous campons dans un champ, je lave mes blessures à l'eau tiède, Flu désinfecte tout ça. Nous atteignons Coihaique (la plus grande ville le long de la Carretera Austral) 2 jours plus tard où nous logeons chez Betty et Troy (warmshowers). Troy est guide de pêche, il me donne 2-3 tuyaux bien utiles pour la suite...
Bien à vous, Sam
Route: Puerto Montt – Contao – Hualaihué (coast road) - Caleta Gonzalo – Chaitén - Lago Yelcho - Villa Maniguales – Coihaique (old road) // 623 km, 11 days + 1 day off.
posted @ km 23'586
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les Pattes* (Friday, 30 January 2015 04:05)
Chers!!!!! Unglaublich, da stöbern wir auf der Globesessions Seite, weil wir da für Martin einen Artikel schreiben und wen sehen wir?? EUCH!! C'est SI COOL que vous avez reussi avec tous ou presque tous vos plans!!!!! Wir haben auf den Strassen Perus und Boliviens oft an euch gedacht!!! Viele, viele herzliche Grüsse aus Mendoza, wir sind euch auf den Fersen :o)