Latitude 54. Ushuaia, Terre de Feu. Nous y sommes, la ville la plus australe du monde. Pas le temps de s'attarder, nous roulons encore quelques kilomètres jusqu'à la baie Lapataia dans le parc national de la Terre de Feu. Ici, c'est la fin de la route 3, la fin de la route tout court, la fin du monde même parait-il, selon cette fameuse pancarte vues tant de fois auparavant sur d'innombrables photos qui circulent sur la toile. Je m'empresse d'écrire le nombre 24'861 sur deux bouts de papier que je colle ensemble à l'aide de mes derniers centimètres de scotch. Soit le nombre de kilomètres accumulés depuis la dernière mise à zéro du compteur 20 mois plus tôt à Anchorage, en Alaska. Le temps est maussade, il pleuvine. Nous demandons à un touriste de prendre quelques photos avec notre smartphone (et oui nous en n'avons plus qu'un pour les deux, comme un tas de choses que nous partageons avec Flurina). La qualité n'est pas bonne, notre appareil photo reflex est hors service depuis quelques jours. Pas de quoi en faire un tableau mural donc mais ça ne fait rien, le moment est quand même immortalisé. Nous décidons de passer la nuit dans le parc national, nous trouvons un bel emplacement. Nous cuisinons une bonne polenta et nous filons dans nos plumes, il fait froid. Au petit matin, nous mettons toutes nos sacoches sous tente et partons pour l'ascension du « Cerro Guanaco ». La vue est superbe là-haut. A notre retour, mauvaise surprise. Je connaissais les dégâts causés par un renard dans le poulailler de mon père, je connais à présent les dégâts causés par un renard dans notre propre tente. Et un renard, ça ne sait pas utiliser une fermeture éclair. La sale bête s'est créée sa propre entrée avant de s'attaquer au matelas. Nous ne passerons pas une deuxième nuit dans le parc. Nous rangeons nos affaires et rebroussons chemin jusqu'à Ushuaia. Nous appelons notre hôte « couchsurfing » qui se désiste à la dernière minute. Pas si grave, il y a des auberges. Le hic, nous sommes en haute saison et tout semble complet. A l'Auberge « Refugio del Mochilero » nous pouvons camper dans l'arrière cour. Une solution de secours avec notre tente déchirée et nos matelas en morceaux. Ushuaia n'est pas une ville très spectaculaire. Il fait froid et nous attendons un peu avec impatience notre vol pour Buenos Aires. Nous faisons la connaissance de la très gentille Nathy (merci Florian), avec qui nous faisons une balade jusqu'au Cañadon Negro, un autre petit sommet avec une belle vue sur l'océan. Prochaine étape, Buenos Aires, par avion. Changement de décor, et de température. A suivre.
posted @ km 24'895